09h30-10h30
Salon Ulysse
Guillaume LE BLANC
Professeur de philosophie à l’Université Paris Est Créteil
Courir: méditations métaphysiquesCONFERENCE ANNULÉE
Salon Magellan
Cédric DELAUNAY
« Doulce France » : la figure de l’étranger en France, XIXe-XXe siècles
Salon Marco Polo
Alexandre JEVAKHOFF
Les Russes blancs : histoire d’un exil
Salon Bougainville
Robert SOLÉ
Bonaparte à la conquête de l’Egypte
Salon Alexandra David-Neel
Jean-François MIGNOT

Histoire du Tour de France cycliste, 1903-2015.Depuis sa création en 1903, sur fond d’affaire Dreyfus, le Tour de France révèle les mutations économiques, sociales et culturelles qu’a vécu notre pays : l’essor de la société de consommation, de la civilisation des loisirs, puis de la radio et de la télévision – le tout, entrecoupé des deux guerres mondiales.
10h30-11h30
Salon Ulysse
Stéphane GENÊT
« Le grand dérangement » : la déportation des Acadiens (1755)
En juillet 1755, alors que la guerre commence en Amérique du Nord, les troupes anglaises décident la déportation massive des colons français peuplant l’Acadie, une région située au nord de la Nouvelle-France. Beaucoup des 7 à 8000 déportés qui subissent ce « Grand dérangement » vont succomber. Plusieurs centaines parviennent à se réfugier en Louisiane française où ils vont constituer le coeur de la future communauté « cajun ». Retour sur un nettoyage ethnique au temps des Lumières et de la supposée « guerre en dentelles ».
Salon Bougainville
Nicolas OPPENCHAIM
Maître de conférences en Sociologie, chercheur au laboratoire CITERES
Adolescents de cité. L’épreuve de la mobilité
Salon Marco Polo
Gérard NOIRIEL
Socio-historien. Directeur d’étude à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (EHESS)
Chocolat, la véritable histoire d’un homme sans nom
Salon Bougainville
Joëlle DESIRE-MARCHAND
Cartographe-géographe à l’Université d’Amiens (ER)
L’exploratrice Alexandra David-Neel et son exploit au Tibet en 1924
Salon Alexandra David-Neel
Antoine FREMONT
La conteneurisation : le monde en boîtes
11h30-12h30
Salon Ulysse
Hugo CLÉMOT
« Winter is coming »: De la passagèreté dans Game of Thrones
Mon intervention prendra pour point de départ une réflexion sur ce paragraphe de Freud :
- « Il y a quelque temps, je faisais, en compagnie d’un ami taciturne et d’un jeune poète déjà en renom, une promenade à travers un paysage d’été en fleurs. Le poète admirait la beauté de la nature alentour, mais sans s’en réjouir. La pensée le perturbait que toute cette beauté était vouée à passer, qu’en hiver elle se serait évanouie, comme le fait du reste toute beauté humaine, et tout ce que les hommes ont créé ou auraient pu créer de beau et de noble. Tout ce qu’autrement il aurait aimé et admiré lui semblait dévalorisé par le destin de la passagèreté auquel cela était promis. »
Freud, « Passagèreté » (1915), trad. fr. J. Altounian, A. Bourguignon, P. Cotet et A. Rauzy, Œuvres complètes. Psychanalyse, vol. XIII, 1914-1915, Paris, PUF, 1988, p. 321.
Salon Magellan
Julien GIRY
Rumeurs, légendes urbaines et théories du complot : caractéristiques, fonctions et diffusion des croyances contemporaines
Après avoir défini et présenté les différentes notions en montrant leur caractère connexe mais néanmoins différencié, il s’agira de revenir sur leurs modalités de diffusion, notamment via le support internet qui apparaît comme le médium principal de désenclavement des croyances contemporaines. Quatre caractéristiques essentielles seront alors retenues : l’implication, l’attribution, la négativité et, enfin, l’hybridation et la créolisation.
Nous signalerons alors les rôles et les fonctions sociopolitiques remplies par les rumeurs, les légendes urbaines et, surtout, les théories du complot en montrant comment elles se posent comme un substrat à un manque d’information pour la compréhension et/ou l’appréhension d’une situation sociale donnée et, le plus souvent, déstructurée.
A l’inverse, nous montrerons que le conspirationnisme se présente tel un mythe hégémonique c’est-à-dire un discours politique et historicisé, une représentation globale du monde comme mu par un complot universel dans le temps et l’espace. Il s’agit là d’une théorie du pouvoir qui est à la fois transversale au champ politique et à l’échelle sociale dans la mesure où elle épouse tous types d’idéologies et n’épargne aucune classe sociale.
Salon Marco Polo
Cécile BERLY
Historienne, spécialiste de l’histoire de la Révolution française et du XVIIIe siècle
À pied, en voiture, à dos d’âne. Le tour d’Europe de Louise Elisabeth Vigée Le Brun (1789-1801)
Salon Bougainville
Anne PONS

James Cook, un explorateur des Lumières.(1) L’ère des Lumières n’a pas commencé avec le XVIII ème, me semble-t-il. Bien avant Cook les explorateurs s’assignaient les mêmes buts que le siens: la découverte des continents inexplorés, les échanges avec les indigènes et surtout l’établissement des cartes ( ou l’élimination des erreurs de leurs prédécesseurs). Mais quelles raisons ont fait de lui le plus illustre des navigateurs anglais?
2) L’état de la géographie est encore embryonnaire. Les cartes présentent encore d’immenses espaces blancs, des terres mouvantes, des îles errantes qu’il aura le talent de fixer avec exactitude. C’est, de toutes, l’expédition la mieux équipée, grâce à l’avance de l’Angleterre dans la fabrication des instruments nautiques, notamment les horloges marines, qui permettent pour la première fois de faire le point sur la longitude. Les plus grands savants montent à bord pour participer aux recherches, notamment Banks lors du premier voyage.
3) Cook opère un travail civilisateur, fondé sur l’échange des cultures, alors que ses devanciers étaient davantage intéressés par la conquête, le commerce, la route des épices etc. Il cherche à implanter du bétail anglais par ordre de George III, passionné, comme Louis XVI, de marine et collectionneur d’instruments nautiques. Les œuvres des peintres qui accompagnent Cook feront découvrir des éclairages, des paysages, des portraits inconnus de ses compatriotes. Jusqu’à sa mort, il fera tout son possible pour conserver des relations amicales avec les “nobles sauvages”.
4) Lapérouse sera chargé par Louis XVI de prendre exemple sur Cook, dont il a lu les voyages, pour compléter ce qu’il nommait “L’agrandissement du monde”. En ce sens l’un et l’autre, victimes d’une mort tragique, méritent par leur persévérance la qualification d’homme des Lumières, ayant cherché à éviter les massacres.
Salon Alexandra David-Neel
Alexis HEROPOULOS
Le jazz, première musique mondialisée.
Nulle volonté ici de faire un savant exposé musicologique ni de multiplier les exemples érudits qui démontreraient la richesse des influences culturelles que l’on retrouve dans le Jazz au cours de ses cent années d’existence.
Ce que j’aimerais faire, c’est plutôt de considérer le Jazz comme un objet culturel total, y compris avec ses dimensions matérielles et subjectives. En procédant de la sorte, on pourra articuler deux grands thèmes : d’une part on verra se dessiner presque en négatif du Jazz l’Histoire de ces deux-cent dernières années : les Révolutions Industrielles, les Guerres, les migrations mondiales, le développement de la vie urbaine, les médias de masse, les idéologies dominantes du XXème siècle et la mondialisation ; d’autre part, on pourra appréhender plus finement le phénomène de métissage culturel, beaucoup plus complexe et moins linéaire qu’il n’y paraît.
La conférence est ouverte à tous les publics, aucune connaissance en Jazz n’est bien évidemment nécessaire.
13h30-14h30
Salon Ulysse
Christian GRATALOUP
Géohistoire de la mondialisation
Salon Magellan
Mickaël PRAZAN
Les Einsatzgruppen : les commandos de la mort nazis
Salon Marco Polo
Jean-Paul DELAHAYE
Professeur émérite de l’université de Lille I et chercheur au sein du Centre de Recherche en Informatique, Signal et Automatique de Lille (UMR CNRS 9189)
La téléportation sera-t-elle un jour possible ?
La téléportation suggère une série de questions qui ne sont pas toutes de la science-fiction. La technologie, la logique mathématique, la mécanique quantique et la théorie de l’information ont leur mot à dire.
Salon Bougainville
Nathalie BOULOUX
Maître de conférences en Histoire médiévale (Université de Tours)
Voyages et connaissance du monde (XIIIe-XVe siècle)
Salon Alexandra David-Neel
Jean-Louis LOUBET
Les spécificités de l’automobile française
14h30-15h30
Salon Ulysse
Denis RETAILLE

La machine de guerre nomade (Sahara-Sahel et Sham)
Depuis les Huns jusqu’à Daesh en passant par les Mongols, les Maures, les Touaregs, les Toubous, sans oublier les Apaches, les Sioux ou les Iroquois et puis, plus proches, les Tziganes, Bohémiens, Gitans, Romanichels, Manouches, tous plus ou moins désignés comme Roms, enfin les migrants d’aujourd’hui qui s’aventurent à travers le Sahara ou même l’Europe, toutes sortes de « nomades » hantent l’imaginaire spatial des peuples sédentaires comme si les sédentaires n’étaient pas tous plus ou moins issus de nomades, ayant totalement oublié le principe même de l’alliance qui fait société : l’association suppose toujours un mouvement premier dans le réglage du rapprochement et de l’éloignement.
Il est alors utile ou impérieux de revenir sur quelques évidences admises quand (ou si) la mobilité est la condition humaine première. Le nécessaire état sédentaire justifié par l’accumulation comme raison économique, et le nécessaire Etat national et territorial assurant la double stabilité anthropologique et politique tout en consolidant un cadre économique limité à l’autarcie, sont deux fictions qui justifient tous les cloisonnements du monde. Or, en deçà de ces fictions et avec les nomades, nous retrouvons ce qui est au fondement du pouvoir, y compris le pouvoir « sédentaire » : le contrôle du mouvement. C’est le contrôle du mouvement jusqu’à le stopper qui a permis l’élaboration de l’idéologie territoriale, une des trois bases de l’Etat jusqu’à la guerre totale rendue possible par agrégation de trois fictions préparatoires : le peuple (anthropologique), la Nation (historique et politique), l’Etat (institutionnel) avec le Territoire comme base matérielle et naturelle. Quand le résultat est transformé en cause, l’essentialisation de l’identité stratifiée et délimitée par une ligne claire finalement appelée frontière, permet de combattre toutes les formes de la mobilité, de la souplesse, de l’adaptation aux circonstances à l’inverse de ce que permet le nomadisme.
Sans faire appel à la nécessité de l’évolution, l’histoire générale de l’humanité est bien celle d’un passage du nomadisme à la sédentarité, à la « civilisation », qu’il s’agisse du mode de vie ou des institutions sociales et politiques. Ce peut être recevable jusqu’au moment où la mobilité semble reprendre le dessus. Limiter ce retournement aux effets vicieux du capitalisme financier et à la mondialisation est un peu court ; c’est oublier comment la fiction de l’Etat a perdu de son efficace sur bien d’autres plans qui doivent nous guider tout autant dans l’observation du monde : l’affolement face au phénomène migratoire, l’impuissance face aux terrorismes divers qui tous se pensent dans un espace de représentation autre, celui de la mobilité contre la sédentarité des identités et contre les limites essentialisées après avoir été naturalisées. Dans ce combat qui paraît « géopolitique », affaire de puissance, il ne faudrait pas oublier la part idéologique et, notamment, dans le domaine pratique des luttes, l’idéologie spatiale et territoriale.
Deux espaces de représentation s’opposent sur la base d’une inversion normative – celui du mouvement et celui du fixe – la définition de ce qui est premier étant transformée en définition de ce qui doit être : c’est le propre d’une manipulation idéologique des symboles. Forts de l’évidence d’un impératif territorial, les penseurs et les acteurs de l’espace des sociétés ont repoussé le nomadisme aux marges de l’écoumène et au début de l’histoire ; ils ont négligé la grande leçon qu’Ibn Khaldoun avait pu tirer dès le 14e siècle de l’ère conventionnelle. Reprenons-en les principes en les adaptant aux conditions du monde contemporain ; voyons ce que sont ces « nomades » qui reprennent régulièrement le pouvoir. Moins de quatre siècles après que le modèle de l’Etat national et territorial universel s’est imposé comme norme de l’institution politique, soixante ans après le dernier conflit mondial, 25 ans après la disparition, si l’on peut dire, des conditions de la guerre froide (autant de signaux parmi d’autres de l’inachèvement du modèle), et alors qu’au Proche-Orient un nouveau genre de conflit gagne ; alors qu’au Sahara ou au Sahel, comme l’on dit pour évoquer un espace qui n’a pas de contour, se nouent des réseaux dont personne ne peut dire l’extension. Que pouvons-nous apprendre des nomades « historiques » comme ils ont été juste avant de disparaître ? C’est cela qu’il faut saisir quand leurs savoirs sur l’espace sont reconvertis aux enjeux contemporains ; parce que le nomadisme ou la mobilité ne sont pas que des reliques préhistoriques réfugiées aux marges du monde ; parce qu’ils en sont le moteur autrement que par métaphore commerciale ; simplement du fait que le mouvement est premier par nécessité et que la fiction du fixe ne peut plus en masquer la vérité.
Salon Bougainville
Frédéric CHAUVIRE
L’âge d’or de la cavalerie
Salon Marco Polo
Sylvain JANNIARD
Maitre de conférences en Histoire romaine (Université François Rabelais de Tours)
Les « invasions barbares » sont-elles responsables de la fin de l’Empire romain d’Occident ?
Pour s’en réjouir ou le regretter, les historiens ont longtemps attribué l’effondrement de l’Empire romain en Occident aux invasions barbares, mais l’explication n’est-elle pas un peu simple ? N’empêche-t-elle pas de réfléchir aux contradictions internes à l’Empire ? Au cours du dernier demi-siècle de recherche, la certitude d’une transformation profonde du monde romain aux IVe et Ve siècles s’est imposée. Dans le même temps, la notion d’invasion barbare a été remise en cause et le terme plus neutre de migration lui est désormais préféré. Cette substitution n’apporte pourtant pas toutes les réponses désirées sur la nature et l’ampleur des mouvements de populations barbares, leurs motifs et leurs cadres, leurs effets enfin sur la cohésion et l’évolution de la romanité. Surtout, elle masque les relations complexes nouées au cours des siècles entre l’Empire et les barbares, relations qui constituent bien, elles, une clé d’interprétation essentielle des invasions de la fin de l’Empire.
Salon Alexandra David-Neel
Anne-Cécile Hoyez
Chargée de recherche au CNRS (UMR ESO/Université Rennes 2)
L’espace-monde du yoga: mondialisation culturelle, corps et politique indienne
Salon Magellan
CARTE BLANCHE TMV
Benjamin BRILLAUD
Réalisateur/animateur « Nota Bene »
Youtube et l’essor de la culture populaire auprès des jeunes
Depuis quelques années, Youtube est le nouveau terrain de jeu de vulgarisateurs en herbes qui rassemblent des millions d’internautes. Physique, mathématiques, histoire, littérature, arts…il y en a pour tous les goûts, pour tous les âges. Mais comment se manifeste cette nouvelle mobilité de l’apprentissage sur le web ? Ces vidéos peuvent-elles constituer un véritable outil pédagogique qui s’articule avec l’éducation nationale ? Assiste-t-on ici à un renouveau de l’éducation populaire ?
Live-tweet réalisé par la rédaction de TMV
14h30-15h30
Salon Marco Polo
Marcel DORIGNY
Maître de conférences en Histoire moderne (Université de Paris VIII St-Denis)
Le commerce triangulaire et l’esclavage
Salon Bougainville
Jacques CAPLAT
Agronome et ethnologue
D’une société à une autre grâce à l’agroécologie ?
Face à la crise sociale et environnementale de l’agriculture, beaucoup de paysans et agronomes ouvrent des voies nouvelles, autour de l’agroécologie et de l’agriculture biologique. À partir de son expérience de terrain en France et à l’étranger, Jacques Caplat montrera que ces démarches s’appuient sur une nouvelle relation au vivant, concevant l’environnement et la société comme des alliés et non plus comme des adversaires. Au-delà de l’agriculture, c’est tout notre rapport au monde qui en est refondé.
15h30-17h
Salon Ulysse
Odon VALLET

Le voyage des religions
Salon Magellan
TABLE RONDE
Jean-François TROIN
Professeur honoraire en Géographie de l’Université de Tours, Président de l’ADTT
Alain DEVINEAU
Ancien adjoint à l’urbanisme en charge du dossier du Tramway
Jean-Pierre LAPAIRE
Agrégé et Docteur en Géographie, Maître de conférences retraité, conseiller de Jean Germain pour la réalisation du Tramway
Le tramway de Tours: histoire et perspectives d’un aménagement urbain